Art Brut d'Iran

12 février 2025 - 0 h 00 min

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Avec les artistes Ahmadi Limoo, Abolfazl Amin, Jamshing Aminfar, Asgarian Mohsen, Azizi Ali, Mohammed Banissi, Alireza Asbahi (CC), Kiyavash Danesh, Mohammadali Dehghanizadeh, Farnoord Esbati, Kazem Ezi, Farideh Yousefzadeh, Sarvenaz Farsian, Fatemehkhanoom, Haaj Mohammad Harati, Hassa Hazer Moshar, Salim Karami, Davood Koochaki, MahmoodKhan, Alireza Maleki, Zabihollah Mohammadi, Abbas Mohammadi Arvajeh, Reyhaneh Kazamzadeh, Nazanin Tayebeh.

A l’heure où l’art brut est considéré comme un patrimoine artistique inestimable, nous découvrons qu’il ne connait pas de limites, qu’elles soient historiques, culturelles, formelles ou géographiques. L’irruption récente d’un art brut iranien sur la scène internationale nous en apporte la démonstration et contribue à porter ce phénomène artistique au-delà de son ancrage originel occidental.  Que ce soit dans les pays développés ou dans des régions du monde encore attachées à des savoirs vernaculaires, des créateurs en rupture de normes sociales ou éprouvant un sentiment d’exil intérieur, auront toujours un accès privilégié à des réalités non ordinaires, à des ressources mentales, culturelles, éthiques, thérapeutiques inexploitées ou dévalorisées par leur culture.
Dans un pays comme l’Iran où la culture est façonnée par l’héritage religieux du zoroastrisme et du soufisme, par sa littérature riche de grandes épopées et de poésie mystique, par le raffinement de son architecture et de ses jardins, par ses traditions artisanales et décoratives du tissage, de la miniature et de la calligraphie, la règle de l’art brut n’est pas contrariée. Les vingt quatre artistes présentés dans l’exposition nous en font la démonstration. Pour certains, l’enracinement dans une culture trois fois millénaire est recomposé, transformé ou détourné en constructions imaginaires. Une restitution patrimoniale en quelque sorte, à travers laquelle ils se saisissent de certains éléments de l’histoire et de la culture qui les entourent pour reconstruire, dans un langage visuel surprenant leur mythologie personnelle. D’autres, exclusivement concentrés sur leur vision intérieure,  construisent des cosmogonies autoréférentielles énigmatiques, univers infinis contenus dans leurs propres lois internes.
Fonctionnant comme une harmonie dissonante de singularités, les créateurs réunis le temps de l’exposition, nous invitent à croire à la puissance régénératrice de la fiction créatrice. Insuffler de l’imaginaire qui ouvre à l’aventure onirique, est un processus nécessaire pour réinventer la vie, relancer le sens, renouveler les possibles afin que l’humain continue de rêver, de construire et de survivre.
– Martine Lusardy, directrice et commissaire des expositions