La mort dans tous ses états. Modernité et esthétique des danses macabres de Vincent WACKENHEIM

RENCONTRE-PRESENTATION
La mort dans tous ses états
Modernité et esthétique des danses macabres
par son auteur
Vincent WACKENHEIM

Samedi 29 mars à 15h
Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Entrée libre – Réservation conseillée : 01 42 58 72 89

Rassemblant 104 Danses macabres dites « modernes », souvent peu connues, dans un ensemble commenté de quelque 1000 images et 11 focus thématiques, l’ouvrage de Vincent Wackenheim témoigne de la vitalité et de la pérennité d’une forme graphique apparue à la fin du Moyen Âge sur les murs des églises et dans les cimetières d’Europe.
21 × 28 cm • 936 pages • 1000 illustrations • 39 €
www.editionslateliercontemporain.net
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre et de la Fondation Antoine de Galbert.

Depuis la fresque du cimetière des Saints-Innocents à Paris (1424), de celle de Bâle (1440) ou des gravures de Holbein (1538), les représentations des Danses des Morts ont été codifiées, atteignant en Europe une forme d’universalité. On y voit des couples composés d’un mort, plus ou moins décharné ou squelettique, et d’un vivant, qui se suivent dans un ordre hiérarchique, du pape à l’ermite, du noble au lansquenet, du colporteur au laboureur.
Le cadre est ainsi fixé, fait d’angoisse et d’une pointe d’ironie à l’encontre des puissants. Car si l’égalité face à la mort est affirmée, l’égalité sur terre fait encore cruellement défaut.
À partir de la fin du XVIIIe siècle, les Danses des Morts vont connaître un étonnant regain d’intérêt, fait d’appropriation, de renouvellement des thèmes et d’une grande distanciation par rapport au Moyen Âge. L’extrême lisibilité du genre, compréhensible par toutes les classes de la société, l’atemporalité de la thématique, sa violence et sa popularité inscrite dans la mémoire collective, font que des artistes en proposent des interprétations hardies, au-delà des références chrétiennes.
Aidé par la large diffusion due aux progrès des techniques d’impression, le tempo des Danses des Morts s’inscrit désormais dans celui de l’Histoire moderne, marquée par les révolutions et les troubles sociaux, la persistance des épidémies et une société en pleine mutation.
Le choc sensible, visuel et tangible de la guerre est tel que le premier conflit de 1914-1918 devient le sujet central d’un très grand nombre de danses macabres, tant en France qu’en Allemagne ou en Angleterre, ainsi que, dans une moindre mesure, la Seconde Guerre mondiale, sans oublier la vision de l’univers concentrationnaire ou les bombardements alliés qui, en février 1945, détruisirent Dresde. On ne s’étonnera pas enfin, dans la situation des années 50 et de la guerre de Corée, de voir les risques d’embrasement nucléaire être pour quelques artistes une source d’angoisse qu’on trouvera traduite dans leurs portfolios.
Si les Danses des Morts présentaient à l’origine une vision somme toute rassurante de la société, leurs déclinaisons modernes placent désormais l’individu seul devant à la mort : pas de familles éplorées, pas de pleureuses, pas de notaires – seulement le face à face. La Mort vient saisir le joueur, le débauché, la coquette, l’avare, à cause de leurs défauts : voilà qui laisse à penser que ceux-là auraient pu, sinon échapper au trépas, du moins en retarder l’échéance en menant une vie réglée.
Chaque Danse des Morts témoigne ainsi des travers d’une époque : les personnages et les situations que croquent Rowlandson, Grandville, Merkel, Barth ou Dyl, révèlent les perversions, les ambitions, les conflits de l’Angleterre du début du XIXe siècle, de la France de 1830, de l’Allemagne du XIXe, de la France des années 20, en privilégiant, à côté de l’extrême violence des planches, la satire, l’ironie et l’humour.
L’éternelle crainte de mourir – et la volonté de s’y bien préparer, donnant prétexte aux innombrables éditions du type De arte bene moriendi, voire à un engouement pour les Vanités – trouvent un prolongement dans ces étonnantes Danses des Morts modernes, présentant comme une parcelle d’éternité le moment qui précède le trépas, quand tout est joué, et qu’il paraît alors vain de vouloir peser sur son destin.

Vincent Wackenheim est né en 1959 à Strasbourg, ce qui ne serait rien s’il n’était ensuite devenu libraire à Paris (mais d’occasion), au terme de quelques études de lettres, d’histoire et de droit, pour finir éditeur (en charge jusqu’à peu de la respectable Documentation française) – profession qui, pour être exercée avec un minimum de sérieux, demande d’avoir soi-même écrit une paire de livres, qu’on classera, faute de mieux, pour certains d’entre eux, dans la catégorie burlesque, pour peu qu’elle existe.
Il a publié Le Voyage en Allemagne (Deyrolle éditeur, 1996), La perte d’une chance (le temps qu’il fait, 2003), Coucou (Le Dilettante, 2005), La revanche des otaries (le Dilettante, 2009), La gueule de l’emploi (le Dilettante, 2011), Petit éloge de la première fois (Gallimard, folio 2€, 2011), Les décorés – en collaboration avec Christophe Mory (Art et Comédie, 2011), L’ordre des choses (Editions Léo Scheer, 2012), Chaos (Galaade, 2014) ; aux éditions L’Art Contemporain : Joseph Kaspar Sattler ou La Tentation de l’os (2016) et Bestioles (2020).

Cahiers Cécile Reims & Fred Deux n°2

Présentation de la revue
Cahiers Cécile Reims & Fred Deux
à l’occasion de la parution du numéro 2

Samedi 25 janvier 2025 à 15h
Halle Saint Pierre – à l’auditorium

Entrée libre – Réservation conseillée : 01 42 58 72 89

Avec la participation de Chris Guitard, Frédérick Aubourg et Tristan Sénécal

Lancés en 2024 à l’occasion du centenaire de la naissance de Fred Deux, les Cahiers Cécile Reims & Fred Deux rassemblent actualités, témoignages, documents d’archives et articles de fond sur ce couple légendaire qu’étaient Cécile Reims et Fred Deux.
Approfondir la connaissance de ces artistes, permettre de faire perdurer leurs idées, leurs activités artistiques, maintenir leur présence au présent, telles sont les ambitions de cette revue, créée par l’association des Amis de Fred Deux et Cécile Reims qui regroupe admirateurs, collectionneurs et professionnels de l’art.

Cahiers Cécile Reims & Fred Deux no. 2
Janvier 2025
56 pages, 34 illustrations
20 €
Avec les contributions de Frédérick Aubourg, Patrick Bléron, Christophe Guitard, Marie-José Latour, Denis Lavant, Rainer Michael Mason, Sophie Rodrigues…
La librairie de la Halle Saint Pierre possède en exclusivité les deux premiers numéros mis en vente.

Rencontre avec Ananda Devi

RENCONTRE
avec
Ananda Devi

Samedi 4 janvier 2025 à 14h
Halle Saint Pierre – à l’auditorium

Entrée libre – Réservation conseillée : 01 42 58 72 89

En ce début d’année 2025, la Halle Saint Pierre a le plaisir et l’honneur de recevoir l’écrivaine mauricienne Ananda Devi. La rencontre sera animée par Stéphane Poplimont, responsable de la librairie de la Halle Saint Pierre, et Hélène Baligadoo, conseillère scientifique de notre exposition du peintre et poète mauricien Malcolm de Chazal. L’attention sera portée sur les ouvrages récents de l’auteure et la collection « Ma nuit au musée » des éditions Stock. Sera également évoqué son article, publié dans Le Monde des livres, à propos de Malcolm de Chazal.
Ananda Devi, à travers ses récits, offre aux lecteurs une vision critique de l’île Maurice, aux antipodes de celle officiellement transmise aux touristes…

Le Jour des caméléons (Grasset, 2023) :
« Une île : Maurice, la narratrice du roman. Quatre personnages : un oncle las de la vie, sa nièce, unique lumière pour lui, une femme qui vient de quitter son mari, un chef de bande assoiffé de vengeance.
Une journée où tout va exploser : la cité, les haines, peut-être l’île. Enfin, d’étranges animaux qui attendent patiemment que les humains finissent de détruire ce qui leur reste – leur humanité, leur foyer – pour vivre seuls, en paix : les caméléons. Unité de lieu, de temps, d’action. Le compte à rebours est lancé, le drame peut commencer.
Mais reprenons. Le roman s’ouvre, la ville est à feu et à sang. Zigzig, le caïd meneur, tient dans ses bras une fillette ensanglantée. Les plus pauvres viennent de s’attaquer aux plus riches dans le centre névralgique de l’île : le shopping center, désormais en ruines. Au loin, un volcan gronde. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelques heures plus tôt, Zigzig partait avec les siens attaquer ses rivaux tandis que Sara regardait danser une femme libérée sur une plage abandonnée. L’île rembobine et nous raconte. On suivra tour à tour chacun des personnages jusqu’à ce que leur destin se mêle. On remontera aussi le cours de l’Histoire pour comprendre comment les peuples, les servitudes et les logiques du monde moderne ont saccagé cette terre de merveilles et divisé ses habitants.
Avec sa langue tour à tour tendre et ironique, tranchante et poétique, Ananda Devi nous emporte dans un roman impossible à lâcher pour nous plonger dans le chaos des hommes. Le destin est en marche. Mais dans cette histoire-là, ceux qu’on croit les plus féroces seront peut-être les seuls héros. »

La nuit s’ajoute à la nuit (Stock, 2024) :
« De quelle obscure impulsion ce texte, qui m’a hantée pendant de longs mois, s’est-il nourri ? Tout ce que je sais, c’est que j’ai été emportée, engloutie par le siècle d’histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d’Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens. Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n’est qu’en 2009 que l’aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison.
Toute la complexité de l’histoire semble s’être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s’étendent bien plus loin. J’ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d’une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j’ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c’était moi. »

Albert & Kiki Lemant

RENCONTRE-SIGNATURE
avec
Albert Lemant
Nuits blanches, manières noires

Dimanche 24 novembre à 14h – entrée libre
Halle Saint Pierre – 2, rue Ronsard, 75018 Paris
Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

Nuits blanches, manières noires est un livre relatant la dernière nuit de la vie de Jacques Callot, illustré d’une cinquantaine de dessins à l’encre reprenant les 48 gravures des Balli gravés par Callot.
Les originaux du livre, dessins à l’encre de chine sur vieux papier, sont exposés à la librairie de la Halle Saint Pierre durant le mois de novembre 2024.

Peintre, graveur, auteur-illustrateur, Albert Lemant est né à Paris en 1953. Taille-doucier de 1972 à 1986 à l’atelier Georges Leblanc à Paris, il se consacre ensuite à sa création personnelle. La recherche de nouveaux supports lui permet d’explorer des techniques aussi différentes que la gravure et les monotypes, l’aquarelle, les fixés sous verre, l’illustration, les installations en papier mâché…
En collaboration avec sa femme Kiki, se rapprochant de plus en plus de ce que celle-ci appelle avec sa verve légendaire « le spectacle mort-vivant », ils organisent depuis 2001 de fréquentes expositions en France et dans le monde entier. Ces installations ludiques et parfois monumentales, destinées à un large public et s’apparentant de plus en plus à des mises en scène, nécessitent les compétences variées de jardiniers, techniciens, vidéastes, comédiens, musiciens, ainsi que celles de petites mains de toute sorte.

« Taille-doucier ? C’est un métier ça ?!… Et ça existe encore ?...
Je me souviendrai toujours de ces mots lancés par le responsable du livre de la DRAC locale lorsqu’innocemment je venais dire que j’allais m’installer dans la région. Pas étonnant qu’il ne m’ait pas pris au sérieux. Je ne payais pas de mine de plomb. Et je ne devais pas avoir l’art. Ni les manières. Ni les blanches, ni les noires.
J’étais pourtant issu d’une longue lignée de tailleurs.
Mais sûrement pas sur cuivre. À peine français et encore moins lorrains.
Ce n’était pas comme l’autre, là, le Jacques Callot…
Lui, le cuivre c’était son truc. Les bains d’acide, c’était sa drogue. Enfant, il était tombé dedans.
Des nuits blanches, il en avait passé toute sa vie, qui fut courte. Faut dire qu’à son époque, troublée son époque, on parle de la guerre de trente ans tout de même, ce n’était pas de la tarte, même pas aux mirabelles de Lorraine, d’être graveur en taille-douce.
La taille-douce, à l’inverse de la taille dite dure, était une technique de gravure à l’eau-forte sur vernis que maître Jacques, de retour d’Italie, avait quasiment « inventé ».
Un cador je vous dis, ce lorrain.
Cette « taille » , c’est celle que je pratique encore aujourd’hui.
Je suis taille-doucier.
Donc, cette nuit blanche, c’est la dernière nuit de Callot sur terre.
Et ces manières noires, ce sont celles des Balli di Sfessania, les personnages de la commedia dell’arte qu’il a gravé, en 1623.
Et qui viennent se rappeler à son bon souvenir. Et au mien. Ils vont boire, danser, rire, pleurer, grincer et s’entrechoquer comme les dents d’un macchabée hilare.
Une sorte de requiem. Une tentative d’hommage.
Une ébauche de testament, si vous voulez.
Et même si vous ne voulez pas.
C’est grave, docteur ?… »
Albert Lemant
Juillet 2023

 

L’herbe qui tremble

Les Éditions L’herbe qui tremble

présentent

Chansons des mers du sud
du poète argentin Mariano Rolando Andrade
et son traducteur Christophe Manon

Passer outre
de la poétesse Isabelle Lévesque

Samedi 16 novembre à 14h – entrée libre
Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

Mariano Rolando Andrade viendra d’Argentine pour nous parler de ses Chansons des mers du Sud, inspirées de ses voyages, dans le sillage d’autres grands voyageurs, tels que Conrad, Stevenson, Rimbaud.
Avec Christophe Manon, ils échangeront sur le travail de traduction et nous proposeront une lecture croisée.

Isabelle Lévesque nous évoquera un autre voyage, dans les peintures de l’artiste Michèle Destarac, peintre de l’abstraction qui a côtoyé les artistes du groupe Cobra.
La poétesse a composé des poèmes en regard d’œuvres exposées récemment Galerie Papiers d’Art à Paris. Elle nous proposera une lecture, un récit de sa rencontre avec la peintre.