LES FEMMES QUI ME RESSEMBLENT
Quand la poésie souffle un vent de liberté…
Mise en jeu des poèmes de Maram al-Masri
par Marion Privat
avec la participation de l’autrice
Dimanche 16 mars à 15h
Entrée libre – Réservation recommandée : 01 42 58 72 89
Les poèmes mis en jeu de Maram al-Masri par Marion Privat (metteure en scène et comédienne), avec la complicité d’Emmanuelle Monteil (comédienne), sont extraits de différents recueils : Elle va nue la liberté, Les âmes aux pieds nus, La robe froissée, Le Rapt, Cerise rouge sur carrelage blanc (éd. Bruno Doucey), Le retour de Wallada (éd. Al Manar).
Cette lecture sera suivie d’un temps d’échange avec Maram al-Masri et d’une dédicace.
Maram al-Masri passe les vingt premières années de sa vie à Lattaquié (Syrie), ville située au bord de la mer, près de l’île de Chypre. Elle y passe une enfance heureuse avec ses parents, ses trois frères et sa sœur.
« Je me souviens tous les matins sur le chemin de l’école le long du port cette route sinueuse à proximité du Café de la Jeunesse où se retrouvaient les vieux du quartier, mon cœur se serre… » (Habitante de la Terre).
Après des études de littérature anglaise à l’Université de Damas et en Angleterre, elle s’exile en France en 1982 et s’installe à Paris où elle vit encore. Aujourd’hui, elle se consacre exclusivement à l’écriture, à la poésie et à la traduction. Maram al-Masri écrit en arabe et en français et s’auto-traduit. Ses poésies ont été traduites dans de nombreuses langues (anglais, catalan, corse, espagnol, iranien, italien, macédonien, chinois maltais, serbe, suédois, turc…).
La voix féminine de Maram al-Masri est une voix incontournable dans la poésie arabe contemporaine. Avec une simplicité et un lyrisme désarmants et percutants, Maram al-Masri écrit sur des thèmes universels que sont l’amour, la douleur, l’exil, la nostalgie et la liberté. Avec, en ligne de mire, un seul désir : que le monde retrouve la paix, la liberté et la fraternité. Écrire pour Maram al-Masri est un acte militant, une recherche perpétuelle de la vérité et du sacré.
« L’acte d’écrire n’est-il pas un acte scandaleux en soi ? Écrire c’est apprendre à se connaître dans ses pensées les plus intimes. Oui, je suis scandaleuse car je montre ma vérité et ma nudité de femme. Oui je suis scandaleuse car je crie ma douleur et mon espoir, mon désir, ma faim et ma soif. Écrire c’est décrire les multiples visages de l’homme, le beau et le laid, le tendre et le cruel. Écrire c’est mourir devant une personne qui te regarde sans bouger. C’est se noyer devant un bateau qui passe tout près sans te voir. Écrire c’est être le bateau qui sauvera les noyés. Écrire c’est vivre sur le bord d’une falaise et s’accrocher à un brin d’herbe » (Le rapt).
Elle est Ambassadrice du Secours Populaire et Ambassadrice de la Camera Arte de Reggio Calabria en Italie. Elle est citoyenne d honneur et membre des parlement des écrivaines francophones.
Elle s’investit également contre la violence faite aux femmes. Elle a consacré un de ses ouvrages à cette thématique : Les Âmes aux pieds nus paru en 2023 aux éditions Bruno Doucey. Elle participe à de nombreux festivals nationaux et internationaux de littérature et de poésie.
En 2017 est créé le prix Maram al-Masri, qui récompense des poésies et des œuvres graphiques.
Le mot de Marion Privat :
« Les poèmes de Maram al-Masri résonnent, vibrent ,transforment et bouleversent longtemps après leur lecture. Avec une puissance d’évocation mais sans emphase, Maram al-Masri met en lumière la fragilité de nos existences. Face aux dérives du monde, elle s’accroche au pouvoir des mots pour échapper à la souffrance et éviter le naufrage.
Elle porte la voix des femmes, elle nous rassemble.
Sa poésie nous invite à penser, dénoncer, résister, oser… à nous libérer.
La scène nous permet cet espace de liberté, où l’on peut saisir le monde avec des mots. Faire se rencontrer l’illusion et la réalité pour échapper au fracas.
Plus qu’une intention ;
J’ai eu le désir de passer du dire au jeu.
Ses poèmes sont la scène d’un théâtre où son histoire, ses désillusions, son exil, ses espoirs, ses désirs, ses pensées les plus intimes se mêlent à la grande Histoire.
Pour Maram al-Masri : “écrire c’est vivre au bord d’une falaise et s’accrocher à un brin d’herbe“
Jouer c’est se saisir du pouvoir des mots pour créer la réalité, la transgresser, la partager.
Amener la vie.
Quelle chance ! La rencontre avec Maram al-Masri, une autrice à l’écoute, généreuse et curieuse qui m’a fait confiance et m’a laissé jouer avec ses mots. Je la remercie. »